Energeia , an Underestimated Facet of Šklovskij’s Concept of Sujet

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Bibliographische Detailangaben
Beteiligte: Schmid, Wolf
In: Communications, n° 103, 2018, 2, S. 55-62
veröffentlicht:
CAIRN
Medientyp: Artikel, E-Artikel

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Umfang: 55-62
ISSN: 0588-8018
DOI: 10.3917/commu.103.0055
veröffentlicht in: Communications
Sprache: Unbestimmt
Schlagwörter:
Kollektion: CAIRN (CrossRef)
Inhaltsangabe

<jats:p>Cet article examine un aspect, largement négligé par les recherches sur le formalisme russe, de la notion de sujet ( sjužet ) inventée par Viktor Šklovskij. Le concept de sujet ne désigne généralement ni le résultat de transformations ni le niveau ou le plan où ces transformations interviennent, mais le processus de la construction artistique, un moment de la « forme ». Šklovskij conçoit le sujet comme energeia . Il partage la conception aristotélicienne de l’origine de l’art, lequel ne résulterait pas d’une croissance organique, d’une transmission du passé ou d’un héritage, mais de l’acte de faire, πόειν . L’accent mis sur la fabrication correspond au concept central de la Poétique d’Aristote, la ποίησις , « réunion d’événements ». Le concept de sujet correspond à la catégorie ontologique d’ ἐνέργεια , c’est-à-dire d’« actualité » (« ce qui est à l’œuvre ») ou d’ ἐντελέχεια (« étant arrivé à destination et y demeurant »). Le sujet est ἐνέργεια , l’actualité, l’âme de l’œuvre narrative. Ce double aspect du concept de sujet chez Šklovskij, pouvoir énergétique au sens moderne et energeia au sens aristotélicien, détermine l’essence du récit.</jats:p>