Bibliographische Detailangaben
Beteiligte: Conley, Tom
In: Cinémas, 16, 2007, 2-3, S. 74-94
veröffentlicht:
Consortium Erudit
Medientyp: Artikel, E-Artikel

Nicht angemeldet

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Umfang: 74-94
ISSN: 1705-6500
1181-6945
DOI: 10.7202/014616ar
veröffentlicht in: Cinémas
Sprache: Unbestimmt
Schlagwörter:
Kollektion: Consortium Erudit (CrossRef)
Inhaltsangabe

<jats:p>Dans les dernières pages de <jats:italic>L’image-temps</jats:italic>, Gilles Deleuze constate que le décor du cinéma moderne se présente très souvent comme celui d’un paysage stratigraphique. Le cinéma, surtout celui qui va d’Antonioni à Straub et Huillet, présente une durée innommable et incommensurable. En partant d’une lecture suivie de <jats:italic>Surveiller et punir</jats:italic> et d’autres ouvrages de Michel Foucault, en travaillant, dans son livre sur Foucault, la distinction que ce dernier avait établie entre <jats:italic>lire</jats:italic> et <jats:italic>voir</jats:italic>, Deleuze évoque ces mêmes paysages. Ces paysages, dit-il, sont jonchés de mots, de lettres et de signes. Éparpillés et enfouis dans le décor, ils constituent des jalons pour des lectures variées du cinéma. Il faut cependant noter que les « strates » que relève le philosophe supposent aussi des <jats:italic>stratégies</jats:italic> de la part du cinéaste et du spectateur. C’est ainsi que le critique ou l’homme ordinaire du cinéma se mue en une espèce de stratège et est amené à se rapporter au cinéma d’une manière radicalement nouvelle. Le lecteur-stratège est invité à « voir » et à « lire » le paysage du cinéma classique (tel celui du western) comme un espace stratigraphique, donc à penser l’image-temps dans des espaces où l’on n’en soupçonnait pas l’existence. Pourtant, les plans stratigraphiques marquant la tradition du western indiquent que ce que Deleuze appelle l’image-temps — qui constitue le propre du cinéma moderne et du cinéma expérimental — se trouve aussi dans le régime de l’image-mouvement. Sans mettre en question les fins du projet taxinomique de <jats:italic>Cinéma 1</jats:italic> et de <jats:italic>Cinéma 2</jats:italic>, on avancera l’idée que la durée habite bel et bien les paysages des westerns les plus « traditionnels » ou « familiers » : pour en donner une preuve concrète, les dernières lignes de l’analyse qui est proposée ici sont consacrées à la lecture d’un plan « stratigraphique » tiré de <jats:italic>Tall in the Saddle</jats:italic> (Edwin L. Marin, 1944).</jats:p>