Bibliographische Detailangaben
Beteiligte: Jullier, Laurent
veröffentlicht:
Consortium Erudit
Medientyp: Artikel, E-Artikel

Nicht angemeldet

weitere Informationen
Umfang: 97-115
ISSN: 1705-6500
1181-6945
DOI: 10.7202/016752ar
Sprache: Unbestimmt
Schlagwörter:
Kollektion: Consortium Erudit (CrossRef)
Inhaltsangabe

<jats:p>Le livre <jats:italic>Le démon de la théorie. Littérature et sens commun</jats:italic> d’Antoine Compagnon (1998), auquel le titre de cet article fait allusion, brosse le portrait de la guerre à laquelle se livrent, depuis des siècles, les théoriciens (armés de leurs outils d’analyse) et les lecteurs de tous les jours (armés de leur bon sens). L’article a pour objet de montrer qu’une guerre semblable traverse le champ du cinéma à propos de la <jats:italic>question mimétique</jats:italic>, à laquelle Compagnon consacre un chapitre, intitulé « Le monde ». La littérature parle-t-elle du monde ? se demande-t-il. La guerre, dans ce champ, oppose les champions du bon sens, qui pensent ce rapport sous l’angle de la <jats:italic>mimésis</jats:italic>, aux théoriciens de l’autoréférentialité du langage littéraire, qui le pensent sous l’angle de la <jats:italic>sémiosis</jats:italic>. Dans le champ du cinéma, il en va de même. Les images sont-elles le reflet du monde ? Le cinéma est-il totalement analogique ou, quoique sa part d’arbitrarité conventionnelle saute moins volontiers aux yeux que celle des signes du langage littéraire, symbolise-t-il peu ou prou ce qu’il montre ? L’article explore différentes réponses apportées à ces questions suivant les époques et les disciplines. Enfin, il propose une solution de compromis. Car l’image de cinéma est <jats:italic>plus ou moins</jats:italic> indicielle, <jats:italic>plus ou moins</jats:italic> construite, <jats:italic>plus ou moins </jats:italic>dépendante de l’usage qui en est fait… Seule une recherche interdisciplinaire — incluant l’esthétique, la sociologie et les sciences cognitives — peut venir à bout de questions comme celles-ci, ou du moins démonter les présupposés les plus fragiles des questions qui y répondent : c’est la conclusion de l’article.</jats:p>